Nature et pots 1995-2002

C'est dans cette maison (La Ferronnière) que j'ai commencé la série des "Nature et Pots".

Le pot est une sorte de personnage immobile devant un paysage. On pourrait dire que c'est un autoportrait contemplatif, car il est évident que les paysages que je vois tous les jours de ma fenêtre m'inspirent et se retrouvent dans mes images: les champs, les arbres, les nuages, la nuit étoilée, les ombres du jour et de la nuit, les jeux de lumière et toutes ces sensations éphémères. La lumière se pose un instant sur la surface du pot, y laissant sa trace et accentuant sa place au premier plan. Puis l'oeil se détourne et va se perdre dans le lointain.

Au fur et à mesure que ma technique s'est perfectionnée et affinée, cela m'a permis de rentrer dans l'image. C'est à dire de faire en sorte que tout ne soit pas forcément visible au premier abord.

Il y a l'apparence; on voit de loin la forme d'un pot, une certaine tonalité qui va traduire une certaine atmosphère. Puis on se rapproche, intrigué: une lumière sur le pot et l'ombre projetée vont nous apprendre sa position dans l'espace. Puis, en s'approchant encore, on découvre des détails dans l'arrière-plan, on rentre dans l'épaisseur du tissu et dans la couleur, le fil très fin me permettant d'introduire des nuances très subtiles, pratiquement invisibles à l'oeil nu, et par là même de faire vibrer les couleurs.